Heureux les hommes inconscients...
Nous sommes tous nés esclaves et serviteurs
D’une vie grave sombre et sans bonheur,
Nos cœurs frappés en conclave d’illusions,
A ce postulat se ferment en macabre oraison.
Comment briser l’invisible de ces chaînes
Sans conscience éveillée à cette lourde peine,
Qui enferme en invincible et dure prison,
Comme le leurre que je nomme poison ?
Heureux sont donc les hommes inconscients,
Qui dorment les yeux grands secs ouverts,
A la vie insidieuse de ce toujours présent,
Ils ne souffrent pas de leurs temps gris couverts.
Heureuses sont donc les âmes pauvres et sourdes,
Celles qui n’entendent rien à la douleur,
Qui étreint sans cesse cruelle et lourde,
Dans son manteau sanglant comme unique couleur.
Que j’aimerai n’être jamais née
Comme l’exception de la divine erreur,
A la lumière funeste de cette vérité
Qui fait de moi une égorgée des pleurs…
Plume à l’Encre Criée
© 00051059